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 Le Jour se Lève

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sephiroth2501

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MessageSujet: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeDim 20 Jan - 14:39

CHAPITRE PREMIER


05:32 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.


Les vaisseaux covenants tournoyaient haut dans le ciel, et le fracas des salves de plasma ébranlait la montagne.

Semblable à un dieu énigmatique, indifférent à la chute du moineau ou à celle du missile, il était assis au fond du sanctuaire blindé. Il n’avait nul besoin de sortir de son abri pour contempler la cité en contrebas.

Il savait ce qu’il se passait… il le savait depuis que, au début de la soirée, la télévision avait clignoté et s’était évanouie. Un annonceur, vêtu du saint costume blanc des arts guérisseurs, était en train d’exposer un important message concernant le laxatif le plus populaire du monde – celui que préféraient la plupart des gens, celui que quatre docteurs sur cinq utilisaient eux-mêmes. Au beau milieu de ses louanges à l’égard de cette nouvelle et stupéfiante découverte médicale, il s’était arrêté et avait demandé au public de rester à l’écoute, dans l’attente d’un bulletin spécial.

Mais le bulletin ne vînt jamais ; en lieu et place, l’écran s’éteignit et le tonnerre éclata.

Toute la nuit la montagne trembla, et l’homme assit trembla aussi. Les vaisseaux extraterrestres crachaient leur plasma infernal à l’extérieur, couvrant le bruit des batailles au sol et les cris d’horreur de la population fuyant face aux monstres, couvert par des soldats du CSNU complètement dépassés par la puissance de frappe ennemie.
Il s’y était attendu, évidemment, et c’était pourquoi il était là. Les autres en avaient parlé ces deux dernières années, depuis la découverte des Covenants en fait. Il y avait eu des rumeurs irraisonnées, des avertissements solennels, quantités de bavardages chuchotés dans les bistrots comme quoi les Covenants anéantissaient les planètes les unes après les autres avec une efficacité redoutable. Et qu’un jour, ce serait fatalement le tour de Dordera Prime. Mais les lanceurs de rumeurs, les lanceurs d’avertissements et de chuchotements de bistrots n’avaient pas bougé. Ils étaient restés dans la ville, et lui seul avait fui.

Certains, il le savait, étaient restés pour affronter de leur mieux l’inévitable fin, et ceux-ci, il les saluait pour leur courage. D’autres avaient tenté d’ignorer l’avenir, et ceux-là, il les haïssait pour leur aveuglement. Et tous, il les plaignait.

Car, depuis longtemps, il avait compris que le courage ne suffisait pas, et que l’ignorance volontaire n’était pas le salut. Les paroles avisées ou sages sont semblables : elles n’arrêteront pas la tempête. Et quand approche la tempête, il est préférable de s’enfuir.

Aussi s’était-il préparé cette retraite de montagne, surplombant la ville, et où il ne risquait rien ; il y serait en sécurité pendant des années encore. D’autres gens d’égale fortune auraient pu faire de même, mais ils étaient trop sages ou trop fous pour faire face à la réalité. Donc, pendant qu’ils répandaient leurs rumeurs, trompetaient leurs avertissements et marmonnaient dans leurs verres, il bâtissait son sanctuaire ; « matelassé » de plomb, amplement approvisionné, ayant de quoi subvenir à tous les besoins pour de nombreuses années… y compris une copieuse quantité du laxatif le plus célèbre au monde.

Bien qu’allongeait sur son lit, il n’arrivait pas à dormir. Le bruit incessant de l’attaque covenant lui bourdonnait dans les oreilles, et cela commençait à lui taper sur les nerfs. Mais il ne pouvait pas faire autrement, et plus le martèlement s’intensifiait, plus son cerveau se comprimait. Si ce vacarme continuait, il finirait par devenir fou. Il s’attendait à ce que son sanctuaire blindé tremble sous l’attaque, mais ce n’était pas le cas, étrangement. Rien qu’au bruit assourdi par la roche, on pouvait imaginer la puissance de frappe de l’ennemi, et il y avait de quoi mourir de peur. Ses tripes se contractèrent, lui infligeant une douleur abdominale terrible dont il ne pouvait se détacher. Il avait hâte que tout cela prenne fin. Mais il se disait que ce jour ne viendrait jamais, ou qu’il ne vivrait pas assez longtemps pour le voir.

Il se tournait dans tous les sens, ne trouvant pas de position qu’il jugeait confortable dans une telle situation. Jamais il ne pourrait dormir tranquillement se dit-il, tous les soirs l’effroyable bourdonnement lui envahirait les tympans. Jamais il ne pourrait l’oublier.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeDim 27 Jan - 0:38

CHAPITRE DEUX


06:59 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

L’aube vint enfin, les échos du tonnerre moururent et il gagna un emplacement spécial, blindé, d’où il pouvait braquer son périscope sur la cité. Il eut beau écarquillé les yeux ou froncer les sourcils, il n’y avait rien à voir – que des nuages noirs qui s’élevaient en tourbillonnant, puis rougissaient en s’étalant jusqu’à l’horizon invisible. Plus aucune structure métallique n’encombrait le ciel de sa brillance hypnotisante.
Alors il sut qu’il devait descendre jusqu’à la ville s’il voulait savoir, et il se prépara en conséquence. En fouillant dans les affaires qu’il avait précipitamment jetées sur le sol lors de son arrivée la veille au soir, il trouva ce qu’il cherchait. Une armure de marines qui appartenait à son frère disparu ou mort au combat (à présent cela n’avait aucune importance) sur la lointaine colonie Harvest. Tous deux étaient de taille et de corpulence équivalente ; il n’eut donc aucun problème à enfiler la cuirasse et le casque semblait avoir été fait pour lui. Il se dit alors qu’il devait avoir fière allure dans ce truc inconfortable. Dommage qu’il n’ait pas de glace ou de miroir sous la main pour s’admirer, et encore moins de jolies filles pour le regard du coin de l’œil lorsqu’il passerait dans les rues d’Isaura.
Un ascenseur rapide l’amena à la base de la montagne. Un warthog l’attendait (il l’avait récupérée alors qu’il s’enfuyait seul vers la montagne le soir d’avant ; l’engin semblait avoir été abandonné). Les portes blindées se refermèrent automatiquement derrière lui ; il prit la route de la ville.
Par la visière de son casque isolant, il voyait un brouillard jaunâtre et, bien qu’il n’y eût aucune circulation, aucun signe de vie, il conduisit lentement.
Au bout d’un moment le brouillard se dissipa, et il put contempler le paysage. Des arbres jaunes et de l’herbe jaune, se découpant sur un ciel jaune dans lequel se tordaient d’immenses nuages. Van Gogh, se dit-il, tout en sachant que c’était un mensonge. Car ce n’était pas une main d’artiste qui avait fracassé les fenêtres des fermes, pelé la peinture sur le flanc des granges, étouffé le souffle chaud du bétail groupé dans des champs et raidi par la peur puis par la mort.
Il conduisit le long de la large artère menant à Isaura ; une artère qui d’ordinaire fourmillait de véhicules multicolores. Mais aucune autre automobile ne circulait plus dans cette artère.
Il ne les vit qu’en approchant des faubourgs ; ayant dépassé le virage, il tomba sur l’avant-garde – alors la panique le saisit et il s’arrêta net sur le bord d’un fossé : devant lui, la route était couverte d’automobiles à perte de vue… Masse solide, pare-chocs contre pare-chocs, comme prête à l’écraser sous ses roues en mouvements.
Mais les roues ne tournaient pas.
Les véhicules étaient morts. L’autoroute était un cimetière d’autos. Il s’approcha à pied, passant avec respect près des cadavres de Cadillac, de Chevrolet, de Buick. De près il put constater l’évidence de fins violentes : le verre fracassé, les pare-chocs enfoncés et les capots bosselés, des carcasses de ferrailles encore fumantes.
Il observa de nombreux signes de luttes impitoyables ; ici une minuscule Volkswagen, coincée et écrasée entre deux énormes Lincoln ; là une MG, qui avait péri sous les roues d’une Chrysler. Mais maintenant toutes étaient inertes.
Il avait du mal à imaginer avec une lucidité identique la tragédie qui avait touché les gens de l’intérieur de ces autos. Ils étaient morts aussi, bien sûr, mais leur trépas semblait insignifiant. Peut-être sa pensée avait-elle été affectée par l’attitude de l’époque, devant laquelle l’homme tendait de moins en moins à être identifié comme individu, et de plus en plus à être considéré selon le statut symbolique de la voiture qu’il possédait. Lorsqu’un inconnu conduisait dans la rue, on pensait rarement à lui en tant que personne ; la réaction était immédiate : « Voilà une Ford – voilà une Pontiac – voilà une de ses grosses Imperial. » et les hommes se vantaient de leurs voitures plutôt que de leurs caractères. Ainsi la mort des automobiles paraissait-elle plus importante que celle de leurs propriétaires. Il ne semblait pas que des être humains eussent péri dans cette ruée pour s’échapper de la cité ; c’étaient les voitures qui, prises de panique, avaient foncé vers la liberté, et n’y avaient pas réussi.
Il quitta la route et continua le long du fossé ; il atteignit les premiers trottoirs des faubourgs. Les preuves de destructions s’accentuaient. Explosions et implosions avaient fait leur œuvre. Dans la campagne, la peinture avait été arrachée des murs ; mais dans les faubourgs, les murs avaient été arrachés des bâtiments. Toutes les maisons n’étaient pas rasées. Il restait nombre de bungalows debout ; mais nul signe de leurs propriétaires. Dans certaines des pittoresques maisons blanches modernes, avec leurs lignes légères et leurs lourdes hypothèques, les parois latérales en verre étaient étrangement intactes ; mais à l’intérieur, nul signe de l’active et joyeuse vie banlieusarde ; les postes de télévision étaient morts.
La couche de débris augmentait, empêchant de plus en plus sa progression. Apparemment, une explosion avait balayé le quartier ; la voie était jonchée des débris variés d’Isaura.
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sephiroth2501

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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeMer 6 Fév - 23:41

CHAPITRE TROIS


07:24 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Il se fraya un chemin à travers des boîtes de mouchoirs en papier, des têtes réduites artificielles qui un jour s’étaient balancées à la fenêtre arrière de voitures, des listes d’achats froissées et des rendez-vous de psychiatres griffonnés.
Il marcha sur une casquette, faillit buter sur un grill tordu, se prit les pieds dans des bretelles de faux seins en caoutchouc. Les entrées d’égouts étaient bouchées par les décombres d’un drugstore détruit ; épingle à cheveux, chaussettes de nylon, un tas de livres de poche, un plein carton de tranquillisants, une masse de lotions, suppositoires et désodorisants, et une grande photo découpée de Harry De Grave (un acteur avec le vent en poupe, comme on dit), sur laquelle était tombée une tasse de chocolat bouillant.
Il continua, à travers un fatras de rasoirs électriques pour dames, de sélections du Club du Livre du Mois, de disque de Charles Maverick (un grand chanteur, selon certain), de fausses dents et de traités sur l’existentialisme. Maintenant il approchait vraiment de la cité proprement dite. Les signes de la dévastation se multipliaient. Passant péniblement près du site de l’université, il remarqua, avec un sursaut d’horreur, que le gigantesque stade de rugby n’existait plus. Niché non loin de là, se trouvait le grand bâtiment des Beaux-Arts, et il crut d’abord que cet édifice aussi avait été rasé. Mais, regardant de plus près (à travers la fumée en fait), il s’aperçut que les Beaux-Arts n’avaient pas été touchés, sinon des marques de décrépitude et de négligence naturelles.
A présent, il avait du mal à suivre un trajet régulier, car les rues étaient encombrées de véhicules détruits, et les trottoirs souvent barrés par des poutres ou des façades entières d’immeubles écroulés. Des structures avaient été complètement écartelées ; il y avait d’affreuse variations : ici un toit s’était effondré, là une pièce montrait son contenu. Apparemment, l’attaque en elle-même était survenue instantanément, et sans avertissement bien sûr, car il y avait bons nombres de corps dans les rues, tous humains on pouvait dire, car le nombre de Covenants tombés au combat se comptait sur les doigts de la main.
Là, dans un sous-sol encombré, un gros homme effondré sur son établi de bricoleur, regardant sans le voir le célèbre calendrier qui exhibait entièrement les charmes de Marilyna Moki. Deux étages au-dessus, à travers l’huisserie brisée d’une fenêtre de salle de bain, sa femme, morte dans la baignoire, tenant encore une revue cinématographique avec le portrait de Richard Hudson en couverture. Et tout en haut, dans le grenier ouvert au ciel, deux jeunes amants étendus sur un lit de cuivre, nus, figés dans l’extase de leur dernière étreinte.
Il se détourna et, continuant sa progression, évita volontairement d’examiner les corps. Mais il ne put éviter de les voir ; avec l’accoutumance, sa répugnance se transforma en dégoût. Lequel enfin fit place à la curiosité.
Passant près d’une cours d’école, il fut horrifié de voir que la fin était venue avec violence. La plupart des silhouettes étaient immobiles, sur un sol gelé par la mort, plus ou moins en un seul morceau ; constat non pas d’une guerre, mais d’un massacre impitoyable. Là, un grand garçon tenant probablement dans ses bras une petite sœur, tous deux appuyés contre une palissade, à l’endroit même où les avait trouvé l’explosion ; un groupe de six jeunes en blousons de cuir noir uniformes, entassés sur le corps d’un enfant porteur d’un blouson blanc. Le rouge du sang immaculé n’avait pas encore une teinte prononcée en cette heure matinale. Tout semblait gris et terne, sans saveur ni odeur, sans rien ni personne.
Au-delà du terrain de récréation s’élevait le centre de la ville. Vu à distance, les amas de maçonnerie bouleversée évoquaient un jardin fantastique retourné par un laboureur en folie. Cà et là, dans les interstices des énormes entassements, s’élevaient de petites langues de flammes. Par endroit, émergeaient comme des tiges les étages inférieurs des gratte-ciel, dont le sommet avait été tranché par le passage d’un flux de plasma.
Il hésita, se demandant s’il serait possible de pénétrer dans ce bizarre amoncellement. Puis il aperçut la colline, plus loin, et l’imposante structure qui était le Bâtiment fédéral. Miraculeusement respecté par l’explosion, celui-ci était toujours debout et, dans le brouillard, il pouvait voir le drapeau colonial qui flottait encore sur le toit. Il devait y avoir de la vie là-bas, et il sut qu’il ne serait pas satisfait avant de l’avoir rejointe.
Mais longtemps avant d’avoir atteint son objectif, il trouva d’autres preuves que la vie continuait. Tout en se déplaçant délicatement et prudemment parmi les débris, il finit pas apercevoir qu’i n’était pas totalement seul dans le chaos.
Partout où crépitaient les flammes, s’agitaient des formes furtives silhouettés devant le feu. Avec horreur, il constata qu’elles entretenaient les incendies ; elles brûlaient les barricades qui ne pouvaient être détruites autrement, afin d’entrer dans les boutiques et les magasins à piller. Certains des malfaiteurs étaient silencieux et honteux, les autres bruyants et soûls ; tous étaient condamnés.
Il le savait, et c’est ce qui l’empêcha de s’interposer. Ils pouvaient piller et fracturer à volonté, il pouvaient se disputer quelque part le butin : dans quelques heures ou dans quelques heures, les radiations auraient fait leur inévitable ravages si les secours ne venaient pas. Et plus le temps passait, plus cette idée lui semblait probable et insignifiante. A quoi bon partir pour une autre colonie, les Covenants arriveraient tôt ou tard, et les chevaliers de l’apocalypse s’abattront de nouveau sur eux. Rien ni personne ne pouvaient les arrêter, et ils n’avait aucun endroit où fuir.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeDim 17 Fév - 12:18

CHAPITRE QUATRE


08:03 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Personne ne s’opposa à son passage ; peut-être l’armure noire et imposante de marine y était pour quelque chose. Cela valait mieux, se dit-il, plutôt que tout le monde fonde sur lui en lui demandant de l’aide et que, dans la confusion, quelqu’un soit blessé ou pire encore. Il poursuivit sans encombre son chemin et voici ce qu’il vit :
Un homme, pieds nus, affublé d’un manteau de vison, fracassant la porte d’un bar et passant les bouteilles à quatre petits enfants qui faisaient la chaîne…
Une vieille femme, debout dans la chambre forte éventrée d’une banque, poussant des piles de billets dans la rue avec son balai. Dans un coin gisait le corps d’un homme aux cheveux blancs, les bras écartés dans un futile effort pour embrasser un monceau de pièces. Impatiente, la femme le poussa avec son balai. La tête de l’homme roula, et un billet jaillit de sa bouche entrouverte…
Un homme et une femme, arborant le brassard de la Croix-Rouge Coloniale, qui amenaient une civière jusqu’à l’entrée bloquée d’une église partiellement rasée. Ne pouvant entrer, ils portèrent la civière sur le côté de l’édifice, et l’homme défonça à coup de pied un des vitraux…
Dans un sous-sol, un studio d’artiste ouvert en plein ciel ; ses murs étaient encore intacts et couverts de toiles abstraites. Au centre de la pièce se dressait le chevalet, mais l’artiste avait disparu. Ce qui restait de lui était étalé en une masse dégoulinante sur le tableau, comme si l’artiste avait finalement réussi à mettre quelque chose de lui-même dans sa peinture…
Un amoncellement de verre brisé qui avait été un laboratoire de chimie et, au centre, une silhouette recroquevillée sur un microscope. Sur la lame se trouvait une cellule unique que le savant observait attentivement lorsque le monde s’était écroulé autour de lui…
Une femme avec le visage d’un mannequin, étalée dans la rue. Apparemment, elle avait été frappée alors qu’elle se rendait au travail, car sa petite main aristocratique tenait toujours la courroie de son carton à chapeau. Par quelque hasard, l’explosion l’avait complètement déshabillée ; ainsi étendue, elle montrait tous ses charmes coûteux…
Un type maigre émergeant d’une boutique de prêteur sur gages, porteur d’un énorme tuba. Il disparut momentanément dans la charcuterie voisine et, lorsqu’il revint, le pavillon de son tuba était bourré de saucisse…
Un studio d’émissions publiques de radio, complètement démoli ; la scène autrefois immaculée était couverte de cartouches écrasées d’arme à feu. Emergeant du fatras, la tête du présentateur télé regardait fixement une cabine insonorisée, laquelle servait à présent de cercueil à un garçonnet de neuf ans, qui avait su la moyenne annuelle des points marqués depuis 2518 par toutes les équipes des principales fédérations de base-ball de Dordera Prime…
Une femme aux yeux égarés assise dans la rue, pleurant et gémissant sur un chaton qu’elle berçait dans ses bras…
Un courtier à son bureau, dont le corps était momifié dans des rouleaux de bandes de télétype…
Un autobus, écrasé contre un mur de brique ; ses passagers encombraient encore le couloir ; ils se tenaient toujours aux poignées du plafond, jusque dans la raideur cadavérique…
L’arrière-train d’un lion de pierre derrière lequel s’était autrefois élevée la Bibliothèque ; devant, sur les marches, le cadavre d’une femme d’âge mûr dont le cabas avait vomi son contenu sur la chaussée : deux romans policiers, un exemplaire des Souvenirs de l’enfers et le dernier numéro du Sceam’s door…
Un petit garçon coiffé d’un chapeau de cow-boy, qui pointait un pistolet à amorces sur sa petite sœur en criant : « Pan ! T’es morte ! »
(Elle l’était).
A présent, il marchait lentement, gêné par des obstacles à la fois matériels et spirituels. Il approchait du bâtiment sur la colline par une voie tortueuse ; il se contraignit à éviter la répugnance, à surmonter toute curiosité morbide, à refouler sa pitié, à oublier son horreur.
Il savait qu’autour de lui, dans le noyau de la cité, se trouvaient d’autres êtres, certains accomplissant des actes de pitié, d’autres portant héroïquement secours. Mais il les ignora tous, car ils étaient morts à ses yeux. Quelques-uns d’entre eux le hélèrent, mais il poursuivit son chemin sans les écouter, sachant que les paroles n’étaient que des râles de mourants.
Mais subitement, alors qu’il gravissait la colline, il se retrouva en trin de pleurer. Les larmes chaudes et salées couraient le long de ses joues et brouillaient l’intérieur de son casque, si bien qu’il ne voyait plus clairement. Et c’est ainsi qu’il émergea du cercle central ; le cercle central de la cité d’Isaura, le cercle central de l’enfer de Dante.
Ses larmes cessèrent de couler et sa vision s’éclaircit. Devant lui se dressait la fière silhouette du Bâtiment fédéral, étincelant et intact – ou presque.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeMar 19 Fév - 19:39

CHAPITRE CINQ


08:49 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Comme il arrivait près de l’imposant escalier en examinant la façade, il remarqua quelques signes d’avarie et de corrosion sur la surface de l’édifice. La terrible explosion n’avait infligé des dommages visibles qu’aux grandes statues surmontant le grand portail voûté ; les sculptures symboliques avaient été partiellement détruites ; toute la face antérieure s’était effondrée. Il cilla devant les contours évidés des trois figures ; jamais il n’avait réalisé que la Foi, l’Espérance et la Charité étaient creuses.
Puis il pénétra dans l’immeuble. Des soldats morts gisaient mort, comme s’ils gardaient le portail. L’un d’eux avait un trou à l’abdomen, et les chairs semblaient encore se consumer sous l’effet du plasma. L’autre avait reçu un tir en plein milieu de la visière, du sang coulait de son coup. En entrant, il faillit tomber en roulant sur les douilles qui recouvraient entièrement le sol.
A l’intérieur de l’édifice, deux ou trois gratte-papiers fourmillaient dans les corridors et dans les escaliers sans se préoccuper de ce qui les entourait. Il n’y avait plus d’ascenseur, évidemment : ils avaient cessé de fonctionner quand l’électricité avait été coupée. Mais il pouvait grimper.
Il voulut grimper tout de suite, car c’était pour cela qu’il était venu. Il désirait contempler la ville d’en haut. Dans sa combinaison noir et étouffante, il ressemblait à un automate, il gravit l’escalier avec raideur (comment les soldat faisaient-ils pour s’habituer à ce truc !) ; il atteignit enfin le dernier étage.
Mais il n’y avait là aucune fenêtre ; rien que des bureaux entièrement clos. Il suivit jusqu’au bout un très long couloir. Il se trouva dans une vaste salle éclairée de lumière grisâtre par le mur de verre qui en formait le fond.
Il était donc possible de marcher jusqu’à la vaste baie et de regarder en contrebas. Il était possible de voir la ville, ou plutôt le cratère qui avait été la ville d’Isaura. A l’horizon la nuit partante se mêlait à la brume, mais il n’y avait pas d’obscurité. Les petits foyers d’incendie s’étaient étendus, apparemment, avec l’arrivée du vent, et maintenant il contemplait une marée de flammes grandissante. Les clochers tordus et les édifices ravagés se noyaient dans les vagues pourpres. Tandis qu’il regardait, ses larmes revinrent, mais il savait qu’il n’y aurait jamais assez de larmes sur toutes les colonies pour éteindre les feus.
- Mon Dieu, c’est horrible, se dit-il.
- Oui, horrible.
Il se retourna, mais ne vit personne dans la pièce. Il longea une rangée de bureau sur lequel on trouvait un vrac des morceaux de papier. C’étaient peut-être des cartes périmées, ou peut-être des traités caducs. Cela n’avait aucune importance dorénavant.
Sur la paroi derrière le dernier bureau, il y avait une autre carte ; et celle-là avait une grande importance. Elle était couverte d’épingles rouges, et il lui fallut un moment pour déchiffrer leur signification : elles représentaient les destructions, car il y en avait une sur la ville d’Isaura. Il y en avait une pour Phylide, une pour Maurillia, Détroit VII, Laïkomaine, Handermaine – chaque centre important de la planète Dordera Prime avait été percé.
Et c’est là qu’il le vit, sur le côté, à moitié caché dans la pénombre matinale. C’était forcément un soldat, mais il n’en avait jamais vu de pareil. Il mesurait plus de deux mètres et portait une imposante armure vert brillant. La visière dorée du soldat reflétait son visage, où plutôt le casque noir qu’il portait. Il n’avait pas si fière allure que cela. Au contraire, il faisait un peu peur.
- Horrible, répéta le soldat à l’armure verte.
- Des millions et des millions de morts.
- Morts. Les villes détruites, l’air pollué, et aucun espoir d’en échapper. Aucun espoir, nul part au monde.
- Aucun espoir, répéta-t-il.
Il se détourna et regarda encore une fois par la fenêtre, contemplant l’enfer. Il songeait : « C’est donc ainsi que ça devait se passer… c’est donc ainsi que le monde meurt. »
Il regarda de nouveau le soldat à la visière d’or, puis soupira :
« Dire que nous été battu », chuchota-t-il.
Le mystérieux soldat releva lentement la tête, un éclat rouge flamme sembla envahir sa visière.
« Que voulez-vous dire ? dit-il. Nous avons gagné ! »
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeLun 25 Fév - 2:41

CHAPITRE SIX


09:30 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.


L’homme put enfin retiré son casque noir, et respira d’un bon coup l’air pollué à la senteur de cendres et de brûlé. Il s’assit langoureusement sur une chaise de bureau et regarda le soldat à l’armure verte qui se tenait devant lui. Il était toujours impressionné par la taille de l’armure et de l’arme posée sur sa gauche.
Ce n’était pas un silence complet, les flammes crépitaient à l’extérieur et leur bruit ne couvrait pas entièrement celui des survivants qui erraient dans les rues.
L’homme ne pouvait voir à travers la visière polarisée si le soldat était éveillé, endormi ou encore en état de latence. Il ne faisait aucun mouvement significatif et sa respiration était digne de celle d’un mort.
« Nous avons gagné ! » Ses paroles résonnaient dans la tête de l’homme de manière obsédante et irraisonnée. Qu’avait-il voulu dire ? Etait-ce un mensonge ? Avait-il perdu l’esprit ? Mais s’il avait dit la vérité, alors c’est que quelque chose m’échappe ? Non, ça ne peut pas être ça ! Comment aurait-on fait pour gagner face aux Covenant ? Tout ça est absurde ! Il voulait savoir, il voulait demander au soldat ce qu’il avait voulu dire par « Nous avons gagné ! » Mais quelque chose le retenait, quelque chose lui imposait de se taire, et d’attendre. D’attendre quoi ? Il n’en avait aucune idée.
Le soleil avait déjà fait son petit bonhomme de chemin dans le ciel enfumé, et ses rayons perçaient maintenant à travers les parois de verre, et touchait le soldat de face, ne faisant qu’accentuait la brillance de son armure verte, le rendant encore plus impressionnante que jamais.
- Qui êtes-vous ? finit-il par dire.
- Spartan classe II, matricule 108.
- Spartan ?
- Oui, c’est un programme militaire en développement sur Reach sous la direction du Dr Halsey. Tout ceci est secret, bien entendu. On a amélioré nos capacités physiques afin de faire de nous des super soldats, comme certains aiment à le dire. Et ces mêmes personnes nous considères comme le dernier espoir de l’humanité. Si certains on les yeux plus gros que leur ventre devant leur assiette, d’autres on des idées plus absurdes que la réalité, autant que cela puisse être possible. Mais au fond, je ne suis qu’un soldat, comme vous.
- Moi, un soldat ? Non, loin de là. Non, cette armure appartenait à mon frère. C’était lui le soldat. Moi, je n’étais pas assez digne de porter l’uniforme, comme disait mon père. Tu seras un raté toute ta vie ; c’est la seule chose qu’il savait me dire quand il rentrer ivre de la réserve. Il n’avait pas entièrement tord. Oui, mon frère a toujours été le seul et l’unique, le digne successeur de son père. La dernière fois que j’ai vu Christian, mon frère, il partait en mission de maintient sur Harvest, à l’autre bout de la galaxie. Mais depuis l’arrivée des Covenants, je n’ai pas eu de nouvelles. Je ne sais même pas s’il est encore en vie ou non.
- Il est mort.
- Comment ?
- Votre frère, il est mort.
- Comment en êtes-vous sûr ?
- Parce que personne n’a survécu sur Harvest. Ils ont tous été massacrés par les Covenants. Il n’y a eu aucun survivant.
L’homme était à présent fixé sur le sort de son frère. Un poids en moins à traîner derrière lui. Mais il en restait bien d’autres, et bien plus lourds.
- Au fait, comment vous appelez-vous, demande la Spartan.
- Wayne. Je m’appelle Wayne Taylor.
Le Spartan tenta de se relever en poussant sur ses mains volumineuses et en s’appuyant contre le bureau qui lui servait de dossier, mais il ne bougea pas. Il poussa un soupir de rage, et Wayne ne savait pas s’il devait aider le Spartan ou pas. Vu la taille de l’armure, il se dit qu’elle devait peser son petit poids et qu’il serait incapable de l’aider à se relever.
- Quelle heure est-il, demande le Spartan, légèrement irrité.
Wayne regarda sa montre. Mais en baissant les yeux sur son bras, il se rappela qu’il portait cette affreuse combinaison de marine et que pour l’enfiler, il avait été obliger de retirer sa montre. Celle-ci l’attendait sagement sur sa table de chevet dans son sanctuaire blindé.
- Evidemment, constata-t-il avec dédain. Les vieilles habitudes, pensa-t-il. Je ne sais pas, soupira-t-il, moins de neuf heure je pense. Peut-être dix heure, allez savoir.
Il se rendit compte que sa phrase n’avait pas beaucoup de sens, même pas du tout en fait, mais il s’en foutait un peu. De toute manière, ça ne changeait pas grand-chose (rien du tout en vrai) à la situation présente.
- Alors il est trop tard pour nous, dit le Spartan.
- Trop tard pour quoi ?
Mais le soldat ne répondit pas. L’homme se disait maintenant qu’il était plus que probable que ce soldat, quoi qu’il puisse être, commençait sérieusement à débloquer du ciboulot. Qu’est-ce que je fous là avec lui ? se demanda-t-il. Pourquoi est-ce que je reste planté là à le regarder et à attendre je ne sais quoi ?…je pourrais essayé de me tirer d’ici maintenant, avant qu’il ne soit trop tard… « Nous avons gagné ! »… ces paroles l’obsédaient toujours autant.
- Qu’entendez-vous par : « il est trop tard pour nous » ?
Le Spartan ne dit ni ne fit rien pendant un moment. Puis il baissa la tête, et répondit :
- Exactement ce que cela veut dire. Cela ne sert à rien d’attendre les secours, ils ne viendront pas pour nous. Nous sommes seuls.
Wayne se rendit compte qu’il avait oublié les secours. Avec tout ce chaos dans les rues, l’idée d’éventuels secours ne lui avait pas une fois traversée l’esprit. Cependant, à ce moment, le fait d’être un jour sauvé de cet enfer ne le rendait pas particulièrement heureux ou enthousiaste. Cette idée était en lui, mais n’avait aucun effet positif ou négatif. Elle était là, rien de plus.
- Et pourquoi les secours ne viendront-ils pas, demanda Wayne, sans vraiment chercher à avoir une réponse.
- Parce que s’il y en avait eu, ils seraient déjà là. (Il marque une pause.) Hier soir, lorsque les Covenants ont attaqué Dordera Prime, je me trouvais à bord de la frégate Midnight Hand, nous étions en service sur la planète Auron, non loin d’ici. Dès que le Haut Commandement eut connaissance de l’attaque, nous avons été dépêché sur place afin d’engager le combat contre les Covenants. Quand on s’est aperçu que des vaisseaux d’évacuations quittaient la planète, le Commandant a aussitôt ordonné de positionner la frégate entre l’armée ennemie et les vaisseaux d’évacuation afin de les protéger. Bien sûr, il ne fallait pas trop rêver sur nos chances de réussite, et la frégate a été entièrement pulvérisée. Par chance, juste avant l’explosion, le Commandant m’avait ordonné de me rendre sur la planète avec un groupe de marines afin de soutenir l’armée déjà sur place. Notre vaisseau a cependant été touché par la déflagration, et nous nous sommes crashés non loin d’ici. Le crash a été si violent qu’aucun marine n’y a survécu. Si je suis en vie, c’est uniquement grâce à mon armure, elle a absorbé le choc.
- Pourtant, vous n’avez pas l’air très en forme, sans vouloir faire de l’humour.
- C’est vrai. Mais si mon armure a absorbé l’impact, j’en ai quand même prit un sacré coup. Je dois sûrement avoir une côté fêlée et la clavicule gauche de brisée. Autrement dit, je ne peux pas utiliser mon arme.
Il regarda alors son fusil d’assaut posé sur la gauche. Elle était là, inerte et froide. Sur le haut de la crosse, au niveau du viseur, Wayne put lire qu’il restait 17 balles dans le chargeur. Le Spartan releva la tête et continua :
« Sorti de l’épave du Pélican, je me suis dirigé tant bien que mal jusqu’ici, à Isaura. J’ai alors aidés les marines en faction dans ces quartiers pendant qu’ils évacuaient les civils dans des vaisseaux, mais il était déjà trop tard : les Covenants bombardaient toute la ville, on ne pouvait aller nulle part. On était prit au piège. Mais avec quelques marines, nous avons quand même réussi à faire évacuer tous les civils qui se trouvaient ici, et vers trois heures du matin, elles ont explosé.
- Qu’est-ce qui a explosé ?
- Les bombes, bien sûr ! Vous ne les avez pas vu ou entendu ?
- Non.
- Mais où est-ce que vous étiez pendant l’attaque?
- Nulle part, ça n’a pas d’importance.
- Enfin bref, quand les dirigeants de Dordera se sont aperçus, après le gros de la bataille, que les troupes Covenants débarquaient sur la planète, ils ont tout fait explosé à l’arme atomique, y compris le vaisseau de combat en orbite. Le ciel s’est illuminé d’une lueur blanche aveuglante, et le son assourdissant faisait perdre la tête. J’ai vu ensuite le vaisseau covenant tombé vers l’horizon, à l’est.
- C’est bien joli tout ça, mais je ne vois toujours pas le rapport avec les secours ? Pourquoi ne viendront-ils pas ?
- Parce que si les membres du Haut Commandement en avaient envoyé, il devrait déjà être sur place. Ils doivent certainement penser que les armes atomiques ont tué tout ce qui se trouvait sur la planète. Dans ce cas, nous sommes seuls, livrés à nous même.
- Mais on peut toujours envoyé un message par radio, ou envoyé une navette sur la planète la plus proche, je sais pas moi ; il doit y avoir un moyen de contacter les colonies, leur dire qu’il y a des survivants ici, sur Dordera !
- On ne peut pas envoyer de message car les ondes électromagnétiques générées par les explosions atomiques ont grillées tous les systèmes électriques de la planète ; et pour une navette, se serait un miracle qu’il reste quelque chose d’intact après le bombardement des Covenants. Et de toute manière ses systèmes de contrôle auront eux aussi grillé sous les impulsions.
- C’est vrai, je n’y avais pas pensé.
Wayne rentra la tête dans ses épaules car il avait un peu honte de ne pas y avoir songé avant, c’était tellement évident ! A présent, la situation lui semblait plus désespérée que jamais…
« Nous avons gagné ! », cette phrase encombrait maintenant chaque parcelle de son cerveau, il n’en pouvait plus, il devait savoir :
- Dites moi, tout à l’heure, vous avez dit que nous avions gagné, n’est-ce pas ? Pourtant, d’après ce que vous venez de dire, j’ai l’impression que c’est plutôt le contraire.
- Vous avez raison. Mais nous avons gagné. Nous avons gagné, car l’utilisation des armes atomiques a permis de détruire le vaisseau et l’armée covenant. Pour le pris de la victoire, ils ont tout sacrifié.
- Et vous osez appelez ça une victoire ? Comment pouvez vous dire une chose pareille ?
- A situation désespérée, mesure désespérée.
- C’est horrible !
- Nous sommes en guerre.
- Mais ce n’est pas une raison pour considérer la population comme de la merde et de la massacrer sur les ordres du premier connard venu !
- Je ne dis pas que je suis d’accord avec ce qui a été décidé, mais je n’y peux rien…
Une forte détonation rugit dans tout autour d’eux, faisant trembler les murs et vibrer les baies vitrées encore debout. Wayne sursauta sur le coup, prenant peur, et regarda à travers les fenêtres brisées, mais ne vit rien qui puisse expliquer ce bruit. Il se tourna vers le Spartan qui lui, n’avait pas bougé. Aussi immobile, on pourrait le confondre avec un mort ou une statue. Il chercha un signe quelconque du Spartan, mais celui-ci ne semblait pas réagir.
- Vous avez raison d’avoir peur. C’est un vaisseau convenant qui vient de sortir de l’hyperespace en orbite basse. Il va terminer le travail du vaisseau détruit cette nuit.
- Qu’est-ce qu’il est censé terminer ?
- La destruction totale de votre planète en la vitrifiant entièrement. En gros, si nous restons sur cette planète, nous n’avons aucune chance de survie.
- Mais vous avez dit que nous ne pouvions pas quitter cette planète.
- Non, j’ai dit que nous ne pouvions pas envoyer de message et que nous ne pouvions pas utiliser de vaisseau, encore moins maintenant que nous en avons un ennemi au-dessus de la tête. Mais je n’ai jamais dit que nous ne pouvions pas quitter cette planète.
- Alors, nous avons encore une chance ?
- Oui. Il y en a toujours une, même infime.
- Et c’est quoi au juste ?
- Vous verrez bien. Mais je sens qu’elle ne va pas vous plaire, et je ne garantis en rien son succès. Il faudrait être fou pour que ça réussisse.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeSam 21 Juin - 11:32

CHAPITRE SEPT



10:24 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Après un effort démesuré qui lui arracha quelques cris de douleur, le Spartan 108 réussit tant bien que mal à se mettre debout. Lorsqu’il s’appuya sur le bureau, celui-ci se plia sous sa force. Wayne recula devant le Spartan : mesurant plus de deux mètres et entièrement recouvert de son armure verte qui reflétait les rayons du soleil perçant à travers les vitres brisées, il n’avait jamais rien vu d’aussi impressionnant.
- C’est bon, vous arrivez à tenir debout, demanda Wayne.
- Oui, c’est bon. Je peux me déplacer sans problèmes, répondit le soldat.
- Même avec une côte cassée et la clavicule gauche dans le sac ?
- Si je vous dis que je peux me déplacer sans problème, c’est que je peux le faire.
Wayne se renfrogna quand le Spartan haussa le ton.
- Pas la peine de s’énerver, ce n’était qu’une question.
- Je sais, mais j’ai tendance à vite m’emporter quand je suis blessé ou que la situation tourne un peu trop vite au vinaigre à mon goût.
- Et ce sont des choses qui arrivent souvent ?
- Plus souvent que je ne le voudrais, affirma avec dédain le Spartan.
Le Spartan avança lentement vers la sortie en s’appuyant sur les bureaux dont certains pliaient complètement sous le poids et manquer de le faire tomber. Wayne ne savait pas trop comment s’y prendre, s’il devait aider le soldat et le tenant par le bras ou pas ; car quand il regardait ce qui arrivait aux bureaux, il se dit que serait préférable pour son intégrité physique de laisser le soldat se débrouiller tout seul. Il remit son casque et suivit le Spartan.
Arrivés au bout de l’allée de bureaux, ils prirent le long couloir qui menait aux escaliers. S’aidant du mur, le Spartan arriva aux escaliers sans trop de problèmes. Il ne prit même pas la peine de regarder les ascenseurs situés sur le côté dans le couloir. Il savait très bien qu’ils ne fonctionnaient plus.
La descente des escaliers ne se fit pas sans heurts : les premiers étages furent faciles, mais au troisième, le Spartan dérapa brutalement sur une marche, tomba en avant, et dégringola jusqu’au second étage. Sous son poids, les marches se fissuraient. Wayne courut derrière lui pour essayer de le rattraper, mais il ne put rien faire. Au second étage, le Spartan s’arrêta net contre le mur d’en face qu’il défonça violemment. Quand Wayne arriva à sa hauteur, il trouva le soldat sous un petit tas de plâtre et de poussière.
- Ca va, vous n’aviez rien ? Enfin je veux dire, est-ce que vous n’avez rien de plus ?
Le Spartan ricana légèrement et répondit :
- Non, je n’ai rien de plus que cette côte cassée et la clavicule gauche brisée.
Wayne se pencha sur lui et remarqua quelque chose qui le frappa : les débris et la poussières ne se trouvaient pas sur l’armure même, mais à une dizaine de millimètres au-dessus de celle-ci. Wayne se dit que l’armure devait être recouvert d’un bouclier, comme celui protégeant les vaisseaux covenants.
- Et bien mon vieux, on ne peut pas dire que vous vous soyez loupé ! Enfin, plus de peur que de mal. Vous pouvez vous levez ?
A peine la question posée que le Spartan se tenait debout sur ses deux jambes, faisant tombé sur le sol débris et poussière. Le Spartan ne dit rien et continua tranquillement sa descente comme si rien ne c’était passé.
La chaleur du soleil commençait à se faire sentir lorsqu’ils atteignirent le rez-de-chaussée. Les rayons perçaient de tout part. Un vrai gruyère ce bâtiment, songea Wayne. Un sans-papier déboula de la droite, les regarda avec des yeux pleins de rage. Wayne n’en avait jamais vu autant dans les yeux d’un homme. Il n’avait pas peur cependant, espérant que le Spartan le protègerait en cas d’attaque. Mais le sans papier courut dans une pièce à gauche et en ressortit en tenant fermement dans sa main un pied de table qu’il venait sûrement d’arracher. Il cria à l’égard de Wayne et du Spartan (le son était plus proche de celui d’un fou clamant une joie irraisonnée) et courut dehors comme un dératé par la porte principale, juste devant eux.
Wayne et le Spartan restèrent planté là quelques minutes, immobiles, attendant certainement que quelque chose se passe. Le monde est devenu fou, pensait-il. Ou plutôt, les gens sont devenus fou. Remarque, c’est un peu normal, vu qu’on vient de leur balancer tout un arsenal nucléaire au-dessus de la tête après un bombardement dévastateur. Qui ne perdrez pas les pédales ? Vous parlez d’un monde ! De toute façon ce n’est pas grave, il va bientôt disparaître. D’ailleurs, c’est une raison suffisante pour ne pas rester planté là, imbécile ! Il reprit ses esprits, et constata que le Spartan avait déjà atteint la porte principale. Il n’était plus qu’une silhouette perdu dans un flot de lumière matinale. On le distinguait à peine. Wayne le rejoignit ; éblouit par la luminosité, il ferma les yeux. Et bien, ces visières de marines pourraient au moins protéger des rayons du soleil, se dit-il. Le temps que ses yeux s’adaptent, il perçut des bruits forts et secs, comme si du métal percutait quelque chose de moins dur.
Il ouvrit les yeux.
Sur la grande place devant eux, une dizaine de personnes, complètement désemparées, se battaient pour un morceau de pain qui traînait sur le sol, valdinguant au grès des coups de pieds. Tout autour d’eux, la désolation régnait en maître, la plupart des bâtiments encore debout avaient été en partie arrachés par les explosions. Gravissant et dévalant des tas de gravas plus grands les uns que les autres, les survivants couraient dans tous les sens de manière erratique.
- Il ne faut pas rester ici, autrement un de ses civils pourrait nous agresser et je n’ai pas envie de me battre contre une poignée de fou.
- Je suis d’accord. Et où devons-nous aller ?
- Nul part, on doit rester ici.
- Dites moi, vous êtes sûr que ça va bien ? Non parce que là, vous venez de vous contredire !
- Désolé, c’est moi qui me suis mal exprimé. Je veux dire qu’on ne doit pas rester plus longtemps ici, devant cette place, mais il faut qu’on reste en ville.
- Attendez là, vous voulez rester en ville alors que les Covenants vont vitrifier toute la planète, et qu’ils vont certainement commencer par les grandes villes ?
- Oui, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous restons ici.
Wayne ne comprenait rien et, sentant la colère monter en lui, il dit d’un air enjoué :
- Oh mais oui, c’est moi qui suis bête ! Autant rester là à attendre les Covenants qu’ils nous vitrifient, en effet, c’est le meilleur plan possible pour quitter cette planète ! C’est fou ce que j’ai pu être con !
- Calmez-vous, où vous finirez comme un des ces pauvres types, répliqua le Spartan en montrant d’un signe de la tête les trois survivants encore debout au milieu de la place. Si je ne vous dit pas tout, c’est pour deux raisons : la première, c’est que je ne suis pas sûr de moi, il y a peu de chance que mon plan réussisse. Deuxièmement, je ne voudrais trop vous effrayer maintenant, vous le serez déjà assez quand on quittera la planète.
- Ok, je me calme. Mais j’ai bien le droit de savoir ! Je n’ai pas envie de risquer ma peau dans un truc de dingue !
Le Spartan se tourna vers Wayne et le regarda. Il ne pouvait pas voir le regard que lui jetait le soldat, mais il était sûr qu’il n’avait rien d’amicale. Cela se ressentit dans sa voix :
- Vous voulez quitter cette planète, oui ou non ?
- Bien sûr que oui !
- Alors fermez là, et laissez moi faire !
Le Spartan se retourna, et descendit les marches d’entrée du bâtiment fédéral. Wayne le suivit. Ils longèrent le mur de droite et montèrent sur le grand parking. Encore des voitures, se dit Wayne. Ils le traversèrent en longueur. Wayne contempla la place en contre bas. Il n’y avait plus personnes, les survivants qui se battaient pour le morceau de pain avaient tous disparu. On aurait dit que plus personne ne vivait en ces lieux, que tout avait été abandonné. Ce n’est pas entièrement faux.
A quelques pas devant lui le Spartan stoppa net sa progression. Wayne failli lui rentrer dedans, mais s’arrêta à temps. Il leva la tête et vit que le Spartan examinait le ciel en bougeant la tête dans tous les sens.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
- Taisez-vous !
Une détonation secoua tout le parking, et une ombre le recouvrit. Cela ne dura que quelques secondes, mais Wayne prit peur. Il n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie, mais pas autant que cette nuit. L’air devint glacial, et les ténèbres les entourèrent.
Puis le soleil et la chaleur revinrent, comme si rien ne c’était passé. Wayne était trop terrifié pour oser bouger. Il crut que tous ses os se glaçaient sous la peur et se brisaient en un million de petits fragments qui pénétraient et déchiraient la peau. Dans un effort qui lui arracha des hurlements intérieurs, il se tourna vers le Spartan, qui, même avec son allure de dieu de la guerre, ne semblait pas plus rassuré que Wayne.
- On est mort, fit gravement Wayne.
- Pas encore, répondit le Spartan.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeSam 21 Juin - 11:44

CHAPITRE HUIT


10:42 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Tel un des cavaliers de l’Apocalypse, le vaisseau covenant passa au-dessus de la ville d’Isaura, la masquant du soleil pendant un laps de temps relativement court. Signe de mort et de destruction, le seul fait d’y penser instaurait un climat de terreur parmi les hommes. En comparaison, la peste semblait bien peu redoutable face aux Covenants. Brillant comme un joyau, la forme élancée du mastodonte de métal perça le ciel dans un crissement aigu semblable au son d’une faux fendant l’air.
Se dirigeant vers le nord, il quitta le ciel d’Isaura et s’avança vers les montagnes neigeuses d’Oxima. Même en plein été, les sommets restaient couverts de poudreuse, ne laissant aucun répit aux stations de ski qui poussaient comme des champignons depuis quelques années.
Juste avant de disparaître derrière les montagnes afin de rejoindre certainement la ville de Phylide, le vaisseau covenant prit soin de larguer trois vaisseaux de transport de troupes. De couleur pourpre, formés de deux branches qui s’ouvrent pour laisser débarquer les troupes au sol, les Spirits filaient rapidement dans les airs. Des faisceaux bleus circulaient entre les deux branches à l’avant des vaisseaux. Sûrement le système anti-gravitationnel permettant aux Spirits de voler.
Chacun des trois transporteur de troupes prit une direction différente : un se dirigea vers l’ouest, en direction de Maurillia, un autre se rendit à l’est, vers Laïkomaine, et le troisième descendit sur Isaura.
Celui-ci passa au-dessus des faubourgs de la ville, entre les buildings encore debout, et avança jusqu’à la grande place du centre ville. Se figeant lentement dans les airs, il s’arrêta et descendit tranquillement sur le sol dans un bruit sourd et caractéristique. Une fois posé, il s’immobilisa totalement, et l’atmosphère devint à nouveau calme et relativement silencieuse.
Au bout de quelques secondes, les portes latérales de deus branches avant s’ouvrirent sans bruit, et dans le noir des compartiments, on pouvait distinguer des silhouettes mouvantes qui descendirent du vaisseau.
Les premiers à descendre furent des Grunts. Hauts des cinq pieds et peu résistants, les humains comprirent vite qu’ils n’étaient que la chair à canon de l’armée Covenant. Certains étaient bipèdes, mais d’autres marchaient sur leurs quatre pattes. Ils portaient un « respirateur », ou plutôt un purificateur, étant donné qu’ils respiraient habituellement dans une atmosphère de méthane ; et sans ces réservoirs, ils suffoqueraient et mourraient. Ils avaient un comportement semblable à celui de primates ou de singes, mais n’en n’avaient pas l’apparence. Ils avaient des sabots au bout de leurs quatre pattes, leur peau était rugueuse et de couleur pourpre-grise. Bien qu’ils soient petits et peu agiles, ils étaient étonnement fort ; ils pouvaient porter et faire usage d’un canon à combustible sans culbuter. Chose curieuse, ils portaient une sorte de griffe sous le coude, mais personne ne semblait vraiment savoir quel était son usage. Ils prirent position tout autour du vaisseau, en faisant attention à couvrir tous les angles.
Ensuite descendirent des Rapaces. Ils avaient une vague apparence avienne, avec des sortes de plumes sur les bras et sur la tête, des jambes à l’articulation semblable aux animaux ailés, ainsi que trois doigts similaires à des griffes. Certains portaient un casque en forme de bec et les autres montraient un faciès aux dents petites, serrées et acérées tel un requin. Leur peau variée de couleurs : habituellement d’un orange foncé, elle pouvait virer au marron et être couverte de tâches. L’origine de ces différentes couleurs était encore inconnue, mais on pouvait supposer qu’il s’agissait d’une sorte de camouflage due à leur planète natale. Les Rapaces étaient gauchers, portant soit des pistolets à plasma soit un sniper. On en avait même vu certains tenir un fusil à plasma ou encore un needler. Leur bras droit ne servait qu’à une seule chose : tenir leur bouclier énergétique, absent uniquement chez les snipers qui avaient besoin de leurs deux bras pour tenir l’arme de point. Ils se mirent en position devant les Grunts afin de les couvrir, mais surtout pour créer un bouclier de défense autour du vaisseau.
Enfin, se fut au tour des Elites de descendre. Les Elites avaient un aspect physique très intéressant : leur mâchoire était articulée en quatre mandibules, toutes garnies de dents pointues. On ne savait pas encore comment faisaient les Elites pour mâcher ou parler avec une bouche structurée comme telle. Leurs mains se composaient de quatre doigts : deux doigts normaux, puis deux pouces opposés pour mieux saisis les objets. Ils semblaient avoir un doublement des muscles pectoraux, ce qui prouverait leur force démesurée. Leur peau était grisâtre et leurs yeux bleus foncés ou noirs, bien qu’il y ait quelques exceptions. Leurs jambes étaient courbées ce qui les rendaient évidemment plus petits que leur taille normale qui avoisinait les deux mètres soixante. La structure de leur jambe leur permettait de courir rapidement et de sauter sur de longues distances. Leurs pieds étaient des sortes de sabots ce qui leur permettait, notamment grâce à l’articulation de leurs jambes, d’avoir un équilibre parfait.
Ils étaient trois à descendre : deux Minor Domo de couleurs bleus portaient un fusil à plasma, et le troisième, un Major Domo en armure rouge, tenait fermement entre ses doigts une épée à énergie. Ils s’avancèrent vers l’avant du vaisseau, et attendirent. Les portes latérales du Spirit se fermèrent, et il s’envola promptement vers le nord, disparaissant dans le blanc des monts neigeux.
Les Grunts et les Rapaces, refermèrent les rangs, et formèrent un cercle devant les trois Elites qui semblaient les considérer moins que de la vermine. L’Elite en armure rouge s’avança vers le cercle de Covenants et dicta des ordres aux Grunts et aux Rapaces. Ceux-ci écoutaient les ordres avec peur, les yeux rivés sur l’épée à énergie qui volait dans les airs aux rythmes des paroles du Major Domo.
Pendant ce temps, en haut d’un parking situé sur la gauche, deux hommes restaient cachés entre les voitures, et observaient la scène avec attention.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeSam 21 Juin - 14:02

Et encore une pour notre ami Sephiroth ! Je vais prendre le temps de la lire. Merci d'avoir pensé à la poster ici lol!
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeMer 3 Sep - 13:24

CHAPITRE NEUF


10:49 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Wayne et Spartan 108 fixaient des yeux les Covenants qui venaient de débarquer sur la place du centre ville d’Isaura. L’Elite en armure rouge donna des ordres, et les autres les exécutèrent. Les Grunts et les Rapaces se scindèrent en deux groupes, un prenant l’artère nord-sud de la ville, et l’autre groupe se dirigea vers le parking qui donnait accès à l’artère est-ouest.
- J’espère que vous avez un plan de génie pour nous tirer d’ici. Parce qu’avec tous ces Covenants en ville, on ne pourra pas faire un pas sans se faire repérer. Mais vu comment vous aviez confiance en votre plan, j’ai de sérieux doute !
Le Spartan se retourna brusquement, prit Wayne par le col avec sa main géante et le plaqua contre une voiture qui recula de plusieurs dizaines de centimètres sous le choc. Wayne émit un cri étrange qui mêlait surprise et douleur.
- Ecoutez moi bien, je vous signale avant tout que je n’ai aucune raison valable de vous sauver la vie et de vous entraîner avec moi dans ce plan de génie comme vous dites. Et maintenant que j’y pense, je ne vois absolument pas pourquoi je devrais vous sauvez vous plutôt qu’un autre.
- Parce que vous êtes un soldat et que votre mission est de sauver les gens quoi qu’il vous en coûte, au péril de votre vie si besoin est.
- C’est vrai, vous avez raison. Mais je pourrais très bien vous abandonner sur cette planète et vous serez vitrifié comme tout le reste, et jamais personne ne saura que je vous aurais salement abandonné ici.
Rien qu’à la pensée de cette idée, Wayne en tremblait de tous ses membres. Il avait chaud et froid à la fois, des spasmes parcouraient frénétiquement son corps transpirant de sueur.
- C’est vrai, vous pourriez faire ça. Mais vous devrez vivre avec ce souvenir, celui d’avoir abandonné un être humain pour la seule raison qu’il était un peu trop énervant pour vous et qu’il était un poids dans votre plan d’évacuation. Vous saurez vivre tout le reste de votre vie avec ça dans votre cœur ?
Le Spartan serra son étreinte autour du coup de Wayne, dont le teint déjà livide devenait cadavérique. Le soldat semblait plus que jamais en colère, une colère qu’il paraissait contenir en lui et qu’il ne voulait pas voir s’échapper ; mais il ne pouvait plus lutter contre elle. Elle était indissociable de lui-même, rattachée au peu d’humanité qu’il lui restait et avec lequel il se battait, tentant vainement de le préserver le plus longtemps possible. A chaque fois qu’il repensait à tout ce qu’il avait vécu, avant et après son intégration au programme Spartan II, il se disait que peu d’humanité avait coulé dans ses veines, les modifications génétiques et la guerre sous toutes ses formes n’avait rien arrangées, bien au contraire. Peu à peu, il avait perdu cette humanité et bien qu’elle soit toujours présente en lui (il le savait), il la voyait plus à présent comme un souvenir consumé qu’il ne cessait de rattraper pour mieux le voir se dérober et disparaître.
- Vous êtes loin d’imaginer ce que j’ai pu voir et vivre, vous n’avez aucune idée de ce qui me hante. Croyez moi bien quand je vous dit que l’idée de vous abandonner n’a que peu ou pas de poids face à tout ce que je transporte déjà en moi. Il y en a déjà bien trop pour un seul cœur. Rien de ce que je pourrais faire ne sera pire que ce que je porte déjà en moi, et ça ne pourra jamais le racheter. Si seulement vous aviez un aperçu de ce qu’il m’a été permis de contempler en deux ans de guerre, vous en seriez sans doute au même point que moi. Sombre, isolé, replié sur vous-même, exempt de tout sentiment d’affection et d’amour, ne vivant qu’avec des fantômes du passé qui ne cessent de vos torturer en vous mutilant l’esprit à vous en rendre dingue. Voila ce qu’il y a en moi, voila ce que je suis. Un abîme de ténèbre dont on ne peut sortir. Alors ne croyez surtout pas que vous abandonner serait un problème pour moi.
La crise d’angoisse s’empara entièrement de Wayne. Il voyait, par la visière polarisée du Spartan, son visage changer de couleur et se transformer en cadavre. Il n’osait ni bouger ni parler, pétrifié par des visions d’horreur sorties de son imagination.
Le Spartan lâcha lentement son étreinte. Wayne, qui n’osait toujours aucun mouvement, se laissa tomber sur le sol. Sa main droite glissa sur un morceau de verre, entaillant sa paume à travers son gant de protection. Wayne sentait le filet de sang chaud couler le long de ses doigts et ce picotement envahir ses nerfs. Mais il ne bougeait pas. La situation avait l’air figé dans le temps. Le vent commença à se faire sentir, lâchant un froid qui ne présageait rien de bon. En contrebas, les Covenants se mouvaient dans leurs directions respectives.
- Je suis désolé, fit le Spartan après un instant de silence. Je n’aurais jamais du m’emporter ainsi.
- Ne vous en faites pas, c’est plutôt moi qui devrait m’excuser pour ma conduite. Et j’ai l’habitude que les gens crient sur moi. Wayne s’essuya la main couverte de sang sur le pantalon de son armure. L’avantage avec vous, reprit-il, c’est que je ne me prends pas de postillons en plein dans la gueule. Par contre, j’ai vraiment cru que vous alliez me briser le coup avec votre main ! C’est vrai que je ne vous connais pas, reprit-il, et que je n’ai pas la moindre idée des situations dans lesquelles vous vous êtes retrouvé, mais je comprends ce que vous vivez et la manière dont vous réagissez.
- Parce que vous psychiatre, fit le Spartan avec un ton moqueur, plus pour calmer ses nerfs que pour essayer de détendre l’atmosphère, encore faudrait-il que cela soit possible, pensait-il.
Wayne rigola, et dit :
- Non, je ne suis pas psychiatre. Mais mon père, oui.
- Je croyais qu’il était soldat ?
- Non, j’ai dit qu’il rentrait ivre de la caserne, pas qu’il était soldat.
- C’est vrai. Il ne faut pas qu’on traîne, les Covenants se ramènent par ici et vont inspecter toute la ville.
- Mais pourquoi inspecter toute la ville puisque de toute façon, ils vont anéantir cette planète ?
- Ca, c’est à eux qu’il faut le demander. Je ne suis pas devin.
- Juste un soldat.
- Enfin ce qu’il en reste.
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeMer 3 Sep - 13:37

CHAPITRE DIX


11:16 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Grunts et Rapaces montèrent sur le parking de manière frénétique, scrutant tous les recoins à la recherche de survivants ou de quelque chose d’utile, mais ils ne trouvèrent que des carcasses de voitures vides et des morts jonchés entre elles.
Le soleil était presque à son zénith maintenant, et il n’était plus question de traîner. Ni pour les Covenants, ni pour les deux survivants qui tentaient vainement de trouver un moyen de s’échapper de Dordera Prime. Le vent devenait plus chaud à mesure que le temps passait, et le silence disparu, troublé par des grondements sourds venant du nord, derrière les montagnes d’Oxima. Le croiseur covenant terminait le travail avec ses canons à plasma.
Wayne et Spartan 108 quittèrent rapidement le parking en prenant soin de rester baissé pour ne pas se faire repérer. Il descendirent à l’extrémité nord, longèrent l’arcade est-ouest sur la droite, et entrèrent dans un bâtiment dont un des baies vitrées avait été soufflée par une explosion. C’était un hôtel, du moins ça l’était avant que les Covenants débarquent. PARIS AVENUE INN s’étalait en grandes lettres sur la vitre du premier battant de la double porte encore intact, et un mensonge éhonté, LA MEILLEURE ADRESSE D’ISAURA, sur l’autre. Le hall d’accueil de l’hôtel n’avait rien d’imposant. Sur la gauche, le comptoir de la réception ; sur la droite, deux ascenseurs. Sur le sol, une moquette rouge. C’était là que gisait un vieil homme en uniforme, face contre terre, tandis qu’un de ses pieds était resté accroché à un canapé. Une gravure Powell & Riggs représentant un voilier était posée sur ses fesses.
- Et dire que personne n’a eu l’intelligence d’enlever cette foutue gravure de son cul, affirma Wayne.
Il se pencha, prit le Powell & Riggs et le posa sur le canapé. En même temps, il fit retomber le pied du vieil homme du coussin sur lequel il était posé. Il passa derrière le comptoir, ne faisant pas attention au bazar qui y régnait, et s’avança vers une porte fermée.
- On n’a pas le temps de visiter, dit le Spartan.
- Je sais. Mais j’ai envie de voir ce qu’il y a derrière.
- Il n’y a rien derrière cette porte. Venez, on doit partir.
- Oui, j’arrive.
Mais ce n’était juste qu’une réponse dans le vide. Wayne saisit la clenche de la porte et la tourna. La porte s’ouvrit sur un bureau en pagaille, et Wayne se figea sur place.
- Wayne, fit la voix soudain inquiète du Spartan, mais Wayne resta un moment sans pouvoir réagir ni retrouver ses esprits. Il y avait un lustre dans le bureau, au milieu du plafond. Un homme y était pendu par une embrasse de rideau. Quelque chose de blanc lui recouvrait la tête, sans doute un de ces sacs en plastique que les hôtels mettent à la disposition de leurs clients pour le linge sale.
- Ca va, Wayne ?
- Bien, bien, s’entendit-il dire comme si sa bouche fonctionnait toute seule, sans l’intervention de son cerveau. Je suis toujours là.
Il partit à reculons, comme si ce pauvre homme avait pu se glisser hors de son nœud coulant improvisé et se jeter sur lui dès qu’il aurait le dos tourné. Il contourna le comptoir de la réception et traversa le hall ; lorsqu’il fut proche de la porte, il se rendit compte que le Spartan le regardait, avec insistance certainement, mais il ne pouvait le voir à travers la visière polarisée. Alors qu’il tendit la main pour s’appuyer contre la porte vitrée, il eut la certitude que celle de l’homme pendu, surgissant des ténèbres, allait se poser sur elle pour l’emprisonner. Il n’arriva rien de tel, bien entendu, mais il y eut encore un coup sourd venant du dehors.
Le Spartan arriva derrière lui et contempla la scène macabre. Silencieux, il s’avança ver le pendu et le décrocha. Il n’eut aucun mal à la faire du haut de ses deux mètres vingt. Il le posa sur une chaise qui montrait des signes de faiblesses mais qui résista au poids du mort. Le soldat enleva le sac plastique qui lui recouvrait la tête. L’homme avait la trentaine et son visage restait figé dans une expression de douleur. Son visage avait une drôle de teinte, oscillant entre le rouge et le bleu mais n’avait rien à voir avec du violet.
De l’ouest, c’est-à-dire du Common, leur parvint par la rue obscure un hurlement d’une telle puissance qu’il semblait impossible qu’il eût été émis par des poumons humains. On aurait presque dit un barrissement d’éléphant. Un cri qui n’était ni de douleur, ni de joie. Seulement de folie. Wayne eut un mouvement de recul, et se rapprocha du Spartan.
- Si on doit foutre le camp d’ici, allons-y tout de suite, dit Wayne.
- C’est ce que je me tue à vous dire, mais vous ne vouliez pas m’écouter. Ne me dites pas que c’est ce mort qui vous a fait changer d’avis ?
- Non, c’est pas ça, c’est juste que…
Mais Wayne ne savait pas quoi dire. La vision du pendu l’avait tellement bouleversé, et il ne savait pas pourquoi. Un sentiment amer, enfoui au fond de lui, venait de se réveiller du passé dans un brouillard de confusion intérieure. Il n’arrivait pas à le saisir, à se rappeler précisément ce qu’était ce souvenir. Mais il était sûr d’une chose : s’il l’avait oublié, c’était pour une bonne raison, et le voir ressurgir n’était pas forcément une bonne chose.
Le Spartan s’approcha de Wayne et lui posa la main sur l’épaule. Wayne réagit au contact physique, l’arrachant à ses pensées intérieures et le ramenant à la réalité.
- Il faut qu’on y aille, et maintenant.
- Je sais, je sais.
Bien avant que Wayne réagisse, le Spartan l’avait de nouveau attraper par le col et l’avait entraîner avec lui derrière le comptoir, lui plaquant la main contre la bouche.
- Surtout ne faite rien.
Wayne acquiesça de la tête, et le Spartan le lâcha. Tous deux regardèrent furtivement la rue déserte. Wayne se demandait ce qu’il se passait, qu’est-ce que le Spartan avait sentit, et pas lui. Il eut rapidement la question.
La patrouille de Grunts et de Rapaces passa devant eux, longeant la rue. Ils avancèrent rapidement, sans se soucier de regarder dans les bâtiments, et disparurent sur la gauche. Tous deux attendirent un moment, le temps que les Covenants soient à une certaine distance pour bouger.
- C’est bon, on peut sortir.
- Vous savez où est-ce qu’ils vont ?
- J’ai ma petite idée, et j’espère qu’elle est fausse, autrement on est mal barré.
- Comment ça, on est mal barré ?
- Ca veut juste dire que ça risque de compliquer encore plus les choses, et que nos chances de réussite sont encore plus faibles.
- Oui merci, je sais ce que ça veut dire, « être mal barré ». mais je voulais dire dans notre cas, précisément.
- Dites moi, on vous a déjà dit que vous étiez chiant ?
- Plus que vous ne pouvez l’imaginer !
- C’est bien ce que je pensais.
Tous deux sortirent du PARIS AVENUE INN par la baie vitrée éclatée sur le sol, et continuèrent sur la gauche le long de l’artère est-ouest. Ils prirent ensuite une petite rue sur la gauche et la suivirent tout du long. Wayne se rendit compte qu’il ne trouvait plus l’armure de marines si inconfortable qu’avant, il commençait à s’y faire.
Les rayons du soleil ne passaient pas entre les bâtiments, rendant la rue très sombre ; et son côté étroit avait quelque chose d’oppressant. Il n’y avait pas âme qui vivent, ni rats ni sans-papiers.
Suivant le Spartan qui semblait savoir où il allait, Wayne se disait que c’était la première fois que la chance lui souriait autant, ou plutôt c’était la première fois qu’elle lui souriait durant sa misérable vie.
Tout à coup, le Spartan s’arrêta. Ils venaient d’arriver au bout de la petite rue étroite.
- C’est bon, les Covenants ne se sont pas arrêter ici. Ils ont dû aller plus à l’est. On a peut-être une chance de s’en sortir.
Toujours derrière le Spartan, Wayne ne voyait pas ce qui se trouvait devant eux.
- Magnifique ! Une chance, c’est mieux que pas du tout ! Mais dites moi, pourquoi les Covenants auraient pu s’arrêter ici ?
Wayne n’obtenant pas de réponse, se faufila sur le côté du Spartan, et vit ce qu’il contemplait. Wayne sentit la peur montait en lui, une nouvelle crise d’angoisse !
- Ce n’est pas possible !
- Oh si !
- Ne me dites quand même pas que c’est ça, notre plan d’évacuation ?
- Oh si !
- Vous êtes vraiment un malade !
- Il faut toujours un grain de folie dans la vie !
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MessageSujet: Re: Le Jour se Lève   Le Jour se Lève Icon_minitimeMer 3 Sep - 18:48

CHAPITRE ONZE


11:31 heures, 7 juillet 2527 (Calendrier militaire) / système Dzêta Heptanus, planète Dordera Prime, ville d’Isaura.

Wayne n’arrivait toujours pas à y croire.
- Là je pense qu’il faut plus qu’un grain de folie. Il faut être complètement cinglé de chez cinglé ! Qu’un plan d’évacuation fait à l’improviste soit un peu téméraire et tiré par les cheveux, ça je le conçois. Mais ça ! Enfin, je peux pas croire que vous aillez, ne serait-ce une seconde, envisagée ce plan d’évacuation comme le plus réussissable !
- Réussissable, ça n’existe pas.
- Mais je m’en fou ! Non, là je suis désolé, je ne peux pas vous suivre là-dedans.
- Je croyais que vous étiez prêt à tout pour quitter cette planète ?
- Enfin j’ai dis ça j’ai dis ça, mais enfin voila quoi !
Wayne ne savait plus quoi dire, le Spartan l’avait prit à son propre jeu. Wayne détestait ça, quand ses paroles allaient plus loin que ces actes, et qu’ensuite, quand sonnait l’heure de vérité, il devait se dégonfler à chaque fois. Il trouvait cela très humiliant.
- Et comme vous me l’avez bien fait remarquez tout à l’heure, continua le Spartan, mon rôle est de vous protéger au péril de ma vie s’il le faut. Alors de quoi avez-vous peur ?
- De quoi j’ai peur ? Non mais vous êtes bête ou quoi ? Ce n’est pas possible d’entendre ça !
- Et bien si, je viens de vous le dire. Et je ne vois pas où est le problème.
Wayne n’en croyais pas ses oreilles.
- Alors vous dans le genre incroyable et culotté, vous êtes pas mal ! Vous avez l’intention de capturer un vaisseau covenant en pleine ville, écrasé sur le toit d’un immeuble, on ne sait même pas s’il marche, on ne sait presque rien de la technologie covenante, on risque à tout moment d’avoir tout un régiment de Covenants sur le dos, et vous, vous me demandez s’il y a un problème là-dedans ? En fait, non, il n’y pas un problème, il y a des problèmes ! Et j’en vois tellement que je ne sais même pas par où commencer !
- Oh arrêter s’il vous plaît. Gueulez et couinez autant que vous voudrez, cela ne changera rien. C’est le seul et l’unique plan qui s’offre à nous, et j’ai bien l’intention de le tenter. Et s’il y a, ne serait-ce une infime chance pour qu’il réussisse, alors croyez bien que je ne vais pas la laisser filer. Quand à vous, si vous voulez vraiment partir avant que les Covenants ne vitrifient toute la planète, vous n’avez pas le choix. Vous devez me suivre et faire ce que je vous dis.
Wayne savait qu’il avait raison, et au fond de lui, cela le mettait dans une rage extinguible. Il avait raison. Ce soldat en armure verte était sa seule porte de sortie, et il ne devait pas la louper.
Wayne regarda alors le spectacle qui s’offrait à lui.
- Je peux vous poser une question ?
- Ca dépend de son niveau d’intelligence et de son utilité dans la situation présente.
- Très drôle. Non mais je voulais savoir, comment saviez-vous que cet appareil se trouvait là ? Parce qu’à moins d’avoir un détecteur de vaisseau ennemi dans votre super armure, je ne vois absolument pas comment vous auriez pu savoir qu’il était là.
- C’est parce que vous ne réfléchissez pas avant de parler, Wayne. Je vous rappelle que j’étais là, cette nuit, pendant la bataille. Et je vous rappelle aussi que de l’endroit où vous m’avez retrouvé, on a un bon panorama de la ville. J’étais déjà en haut quand ce vaisseau ennemi a été touché par la déflagration, lors de l’explosion d’une des bombes. Le vaisseau a décroché, et c’est crashé là. Vous ne l’avez pas vu quand vous regardiez par les fenêtres cassées ?
- Euh non, non, je ne l’ai pas vu.
Wayne essayait de se souvenir, mais impossible d’avoir une image de ce vaisseau. Il n’avait fait alors qu’un bref tour d’horizon en plein chaos.
- Bon, on peut-y aller, demanda le Spartan avec une pointe d’impatience.
- Il y a autre chose qui me chagrine.
Le Spartan trouvait les réflexions de Wayne de plus en plus fatigante, il n’avait jamais vu ça auparavant.
- En fait, je me demande aussi pourquoi les Covenants ne se sont pas arrêtés, voir s’il y a des survivants. C’est étrange, non ? Une fois débarqués, ils auraient dû se diriger ici, vous n’êtes pas d’accord ?
- Si, je suis d’accord. Mais là encore vous ne réfléchissez pas. S’ils ne sont pas directement venus ici, c’est qu’ils ont autre chose de plus important à faire.
- Ca, un gamin de six ans aurait pu trouver !
- Laissez moi finir ! Cette nuit, pendant la bataille, il n’y a pas qu’un seul vaisseau en orbite et qui se sont crashés en ville. J’en ai compté une bonne demi-douzaine au moins, et pas seulement des petits transporteurs de troupes comme celui-ci. Il est donc logique qu’ils fouillent d’abord les vaisseaux les plus importants et finissent par les plus petits, vous n’êtes pas d’accord ?
- Euh si si, bien sûr. En fait, vous êtes un petit malin, vous !
- Non, mais je sais utiliser ce que j’ai dans la ciboulot mieux que certains, c’est tout.
- Bien sûr, moquez-vous de moi. Mais vous, vous êtes un soldat, vous avez été habitué à ce genre de situation, à réfléchir vite et bien, à agir comme il le faut et quand il le faut. On ne peut pas dire que tout ça ce soit moi. Non, j’ai passé ces dernières années assit derrière un bureau à classer et répertorier tous les animaux de cette planète. et pour en retirer quoi ? Absolument rien, si ce n’est que tout va bientôt disparaître. La vie est parfois si étrange !
- C’est très joli tout ça, mais là, on a autre chose à faire que de s’amuser à observer les cafards qui grimpent sur un mur. Alors si maintenant vous avez fini, on pourrait en revenir à mon plan de génie, comme vous dites ?
Wayne ne discuta plus, mais c’était plus fort que lui. Quand il était stressé, il fallait qu’il parle, de tout et n’importe quoi, il fallait qu’il entende le son de sa propre voix, comme pour se rassurer qu’il était toujours en vie, qu’il n’avait pas été emporter par une crise. C’était un peu absurde, il le savait, mais il était comme ça.
- Oui, vous avez raison. Wayne regarda le Spartan, mais il semblait perdu dans ses pensées. Eh, mon vieux, l’interpella-t-il afin qu’il réagisse. Mais il n’eut aucune réaction.
A ce moment, le Spartan savait que ce qu’il voyait ne pouvait être vrai : devant lui, derrière une fenêtre à moitié cachée dans la pénombre, se tenait Andy. Ce n’est possible, tu es morte, se dit-il. En es-tu sûr, demanda la voix d’Andy dans sa tête. Je t’ai vu mourir, j’étais là, tu es morte, répondit-il. Oui, c’est vrai, affirma-t-elle, et tu étais si triste mon amour. Non, tu n’es pas réelle, lui dit-il. Bien sûr que non, mais je suis tout de même là, devant tes yeux. Et si je suis là, c’est parce que c’est toi qui le veux.
- Oh, vous êtes là, lui cria Wayne. Le Spartan sursauta et le regarda. Surgissant de ses pensées, sa bouche ne voulait pas s’ouvrir, encore sous le choc. Il regarda de nouveau par la fenêtre, mais il n’y percevait qu’une horloge, fixait à un mur.
- Oui, finit-il par dire. Il s’avança prudemment, sortant la tête de la ruelle, et regarda de chaque côté afin de s’assurer que personne ne pouvait les voir.
- C’est bon, on peut y aller.
Il courut, traversant la rue et s’engouffrant rapidement dans la bâtiment d’en face. Wayne le suivit, et lorsqu’il fut au milieu de la rue couverte de débris, il sentit quelque chose lui frôlait la tête. Il s’arrêta, et regarda à droite. Une patrouille Covenant venait de sortir d’une rue adjacente. Les extraterrestres pointèrent leurs armes sur Wayne, et commencèrent à le canarder de jets de plasma.
- Vite, ramenez-vous ! lui cria le Spartan.
Mais Wayne était tellement tétanisé par la peur qu’il ne bougeait plus. Les tirs fusaient de tous côtés, le Spartan se précipita sur lui en plein milieu de la rue, lui saisit fortement le bras et l’amena violemment dans le bâtiment.
- Allez, suivre-moi !
Tous deux se précipitèrent dans le couloir principal de l’immeuble, et atteignirent la porte des escaliers de secours. Wayne l’ouvrit à la volée, entendit le Spartan derrière lui crier un ordre, mais Wayne n’avait pas besoin de le comprendre pour savoir ce qu’il voulait de lui. Il commença aussitôt à grimper les escalier deux par deux sans avec une rapidité fulgurante. Dans sa course effrénée, Wayne perçut derrière lui des cris, des coups et des tirs, mais ils ne se retourna pas pour voir ce qui se passait, il continua de grimper, son cœur battait fortement, son souffle s’épuisait mais il continua, une crampe le saisit à la jambe gauche il faillit tituber entre deux marches mais il continua, une pointe de côté les étages défilent rapidement sa tête commençait à tourner mais il continua, les bruits se faisaient lointain en contrebas la paume de sa main chauffait à force de frotter contre la rambarde mais il continua. La porte de sortie. Il l’enfonce à grand coup d’épaule et s’effondre sur le sol.
Ses yeux mirent quelques secondes à s’habituer au flot de lumière. Le soleil était à son zénith, les nuages crémés encombraient un bleu pâle si commun. Il regardait le ciel tout en respirant fortement, essayant de reprendre son souffle. Il avait mal partout mais s’en fichait, son esprit concentré sur le rythme erratique de son cœur.
Un bruit métallique dans la cage d’escalier.
Wayne prend peur, le souffle de nouveau coupé, il sent l’asphyxie lui prendre lentement les tripes. Le regard sur la cage d’escalier sombre il ne voit rien.
A nouveau le bruit métallique.
Une ombre finie par se profilait dans les ténèbres.
Son cœur cesse de battre pendant une fraction de seconde.
L’être monstrueux sort des ténèbres et s’avance doucement vers Wayne. Des plumes fines volaient dans la brise chaude. Sa main gauche tenait fermement un pistolet à plasma. IL cria un son incompréhensible, laissant apparaître toute une série de petites dents serrées et pointues. Il donnait l’impression de vouloir se jeter à la gorge de Wayne pour lui arracher la peau et s’en nourrir. Il leva sa main armée et la pointa sur l’humain qui gisait terrifié devant lui. Son doigt serra la gâchette.
Un nouveau cri strident sortit de son bec.
Il s’effondra raid mort sur le sol.
Wayne leva la tête, et vit le Spartan essuyé son couteau sur son armure, laissant au passage une traîné de sang coloré.
- Désolé pour le retard, mais il y en avait un bon paquet.
- Vous les avez tous tués ?
- Oui, si cela peut vous rassurer.
- Un peu, oui !
- Allez debout, on y est presque.
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